C'est le moins connu des titulaires de l'équipe de France. Mais Bacary Sagna entend gagner en notoriété grâce à un excellent parcours au Mondial. Comme Patrice Evra, il vise le titre de champion du Monde. Ni plus, ni moins.
Bacary Sagna, comment se passe ce début de stage ?
Très bien, tout le monde est content de retrouver le groupe. On a un mois de préparation à vivre tous ensemble et un autre de compétition. On a désormais tous le même objectif qui est de gagner la Coupe du Monde. On va faire ce qu'il faut pour.
Est-ce que c'est dur de travailler à 2 000 mètres d'altitude ?
C'est différent. On est essoufflé un peu plus rapidement mais j'espère que ça sera bénéfique pour l'avenir. C'est pour ça qu'on est ici, pour travailler dans la difficulté. On espère que ça servira.
Comment avez-vous vécu la montée dans le glacier ?
C'était magique. En tant que footballeur, pouvoir vivre des moments comme ça… Nous étions dans un cadre magnifique. Le paysage était totalement différent. C'est magnifique de se connaître autrement que dans le foot, de passer des bons moments ensemble. Le biathlon, ça nous a fait travailler physiquement mais dans la joie et la bonne humeur.
« Etre ici n'est pas donné à tout le monde »
Découvrez-vous lors de ce stage la personnalité de certains joueurs ?
Je sais que chaque joueur de l'équipe de France a sa personnalité. Mais ce que j'ai découvert, c'est que tout le monde avait le sourire aux lèvres. Ça a changé.
Ce n'était donc pas le cas avant...
Si, ça a toujours été le cas. Mais quand on est à la neige, on peut se lancer des boules de neige : c'est une ambiance un peu plus puérile et je pense que c'est bien aussi de décompresser.
Depuis votre arrivée à Tignes, il n'y aurait donc que du positif ?
Oui, déjà être ici n'est pas donné à tout le monde. Tout le monde a conscience qu'on a la chance d'être dans ce groupe et qu'une grosse échéance nous attend. Chacun, dans son coin, a envie de bien faire pour ce groupe.
« On est confiant »
La Coupe du Monde, c'est dans trois semaines. Est-ce encore loin pour vous ?
Non, je pense que la Coupe du Monde a débuté dès la période de qualification. Mais on a réussi à se qualifier. Il y a eu des critiques mais on les accepte pour mieux rebondir. Aujourd'hui, on est dans une bonne période. J'ai toujours pensé que les critiques renforcent. C'est toujours dans la douleur que quelque chose naît. Le groupe se sent bien et va continuer ainsi. On est confiant. On a conscience de nos capacités et on est confiant pour cette victoire.
Parlez-vous entre vous du départ du 24eme homme ?
Pas du tout. On vit au jour le jour. Quand on travaille, on le fait à 100%. On est surtout content d'être ensemble. Malheureusement, il y en a un qui va nous quitter. C'est comme ça dans le foot. Si on pouvait en emmener 24, on le ferait. Si je pense pouvoir être le 24eme ? Forcément car rien n'est acquis dans le foot. A nous de faire ce qu'il faut pour apporter un plus aux autres, sportivement comme dans la vie de groupe. C'est cela qui prime.
De quoi parlez-vous entre vous lors de ce stage ? De la grossesse de madame Malouda ?
On parle de tout comme tout le monde, y compris de cette grossesse. Personnellement, j'ai posé à Florent des questions là-dessus aussi. Nous sommes des êtres humains comme tout le monde. Le plus important, c'est de rester humble. Aujourd'hui, tout le monde est humble. On a envie de faire plaisir au public. Certains diront qu'on n'aime pas le public, d'autres diront qu'on a la grosse tête et qu'on se met le public à dos. Mais je peux vous dire qu'on comprend leurs critiques. On n'a pas été bon dans certains matchs. Aujourd'hui, on attend le public derrière l'équipe de France. Le Stade de France a toujours été complet et si le public ne nous aimait pas, il ne viendrait pas.
« Il faut se dire les choses en face »
Vous sentez-vous soutenu, ici à Tignes ?
Oui, on est très soutenu. On est à 2 000 mètres d'altitude, il ne fait pas chaud chaud, mais ils sont là, tous les matins. Ils restent devant l'hôtel pour nous voir. C'est important pour un supporter de passer un peu de temps avec ses idoles, entre guillemets.
Sans remettre en question vos propos, dans toutes les préparations, les discours sont les mêmes : « Le groupe est super et on s'entend super bien. » Qu'est-ce qui pourrait faire que la bonne ambiance se détériore ?
Tout le monde doit avoir le même objectif en tête et tout le monde l'a aujourd'hui. Dans tous les groupes, dans toutes les équipes nationales, dans tous les clubs, il y a toujours eu des problèmes. Mais il faut se dire les choses en face, être honnêtes les uns envers les autres. Ça évitera tous les problèmes.
Le danger, c'est l'individualisme ?
Je ne pense pas. Le plus dangereux, c'est l'équipe de France en fait ! A partir du moment où on aura des résultats... Et on veut tous faire des résultats. C'est sûr qu'il y a un petit problème. Mais qui n'a pas de problème aujourd'hui dans la vie de tous les jours ?
Quel est le discours de Raymond Domenech à l'attention du groupe ?
Son discours est toujours le même : il a confiance en nous. Il sait qu'on a eu pas mal de problèmes et qu'on a galéré ensemble. C'est tous ensemble qu'on s'en sortira. On a tous envie de donner une belle image de l'équipe de France. Jusqu'à maintenant, on a eu quelques soucis mais on a le temps de changer les choses en un mois. Il a toujours été proche de nous et a toujours cherché à créer certains liens entre nous. Il sait que c'est important.
« Gallas ? Il est prêt »
Votre partenaire en Bleu et à Arsenal, William Gallas, est-il vraiment serein en ce moment ?
Oui, il l'est. Il a eu une rechute avec Arsenal et a passé énormément de temps en centre de rééducation pour être prêt aujourd'hui. Il est bien dans la course, il est bien avec le ballon. Forcément, il va toucher son mollet de façon inconsciente. Je ne pense pas qu'il prendra de risques. Il s'est arrêté longtemps. Il a fait une erreur de reprendre trop tôt avec Arsenal. Je ne pense pas qu'il la fera à nouveau.
Est-il rétabli selon vous ?
Il est prêt. Dans la course, il est bien. Avec le ballon aussi. On n'a pas senti de faiblesse chez lui.
Vous sentez-vous titulaire indiscutable au poste d'arrière droit ?
Pas du tout. C'est vrai que j'ai été amené à jouer assez régulièrement mais vous savez, le foot va très vite dans un sens comme dans l'autre. Je sais que je suis capable de faire beaucoup mieux (ndlr : que ses performances en Bleus jusqu'ici). J'essaie de donner le maximum à chaque fois que je suis amené à jouer mais j'ai une préparation importante pour être décisif pour le groupe. A moi d'être performant si je suis amené à jouer. Si c'est Anthony Réveillère qui doit jouer, je serais à fond derrière lui.